Ouverture d'atelier PAC



Printemps de l'Art Contemporain, Friche la Belle de mai. Du 24 au 28 mai 2017

Exposition coopérative avec Laure Catugier et Sépànd Danesh




Lors de ma résidence à Astérides, j'ai invité Laure Catugier et Sépànd Danesh à venir travailler une semaine avec moi dans mon atelier à Marseille. Ce moment d'expérimentation s'est conclu par une exposition dans le cadre du week-end de lancement du Printemps de l'Art Contemporain 2017.

Lors de cette ouverture au public, Sépànd Danesh réécrit le fragment n°47 de Fragment d'un voyage immobile de Fernando Pessoa. Le titre de ce recueil s'avère être le titre d'une de ses expositions personnelles ayant lieu à Art-Cade au même moment que notre projet. Ces deux espaces lui permettent d'explorer deux parties de son travail. Tandis qu'à Art-Cade il expose ses récentes peintures de coin, ici, il travaille dans la lignée de son projet Ombre de mémoire, dans lequel il s'infiltre en recopiant le texte de À la recherche du temps perdu, de Marcel Proust, directement dans l'interligne. Dans l'atelier, le texte, collé à même le mur à l'impression vinyle adhésif, lui permet de réaliser une performance le soir de l'ouverture.

Je profite également de son exposition parallèle pour réaliser une peinture de son intervention dans un coin de l'atelier. Désir de poursuivre mes questionnements sur la
place de l'inspiration, je ne sais pas quoi faire alors je peins ce qu'il y a en face de moi, mais aussi clin d'œil à l'œuvre picturale de Sépànd Danesh, cette peinture me permet surtout d'amener une perturbation dans ma représentation de l'espace. Le coin trouble mes perspectives et créer un nouveau rapport à l'espace. Cela me pousse à réaliser ma première performance en reproduisant celle de Sépànd, en même temps que lui, mais en l'intégrant à ma représentation de son œuvre.

D'intégration, il est aussi question chez Laure Catugier. En effet, celle-ci projette sa vidéo Workspace sur une de mes toiles représentant l'atelier. Sur cette boucle, on l'y voit traverser le champ, indéfiniment, en tirant une chaise puis une table. Le son, assourdissant, envahit totalement l'espace de par son volume et sa répétition jusqu'à créer l'inconfort chez les spectateurs.

Enfin, elle utilise les ficelles qui me servent à construire les perspectives de mes peintures pour enrouler et pendre une autre de mes toiles. Celle-ci tournoie dans l'espace, au gré du passage du public, en face du texte de Fernando Pessoa. Elle reste à ce jour ma dernière toile.


Emmanuel Simon